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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 21:12

th--44-.jpgth--83-.jpgth-copie-5.jpgth--38-.jpg" Aho kwica gitera, uzice ikibimutera"

 

Au mois de mai 2011, on parlait de la volonté du président Joseph KABILA de déplacer les éléments des FDLR de la province du Kivu vers le Maniema, et, en ce temps là, toute l'attention avait été portée vers l'affaire Callixte MBARUSHIMANA quand les juges de la chambre d'appel de la cour pénale intérnationale avaient rejeté tous les recours intentés par le procureur. Toutes ces décisions en justice n'ont pas résolu le problème politique rwandais. Ces gymnastiques en cours et tribunaux ne revenaient, à quelques degrés près, qu'à une scène-mascarade bien orchestrée par la communauté intérnationale pour épater la galerie des naïfs et ignorants du cas socio-politique rwandais. Et cela, parce qu'il semble que bon nombre de gens qui ont lu des livres ou quelques travaux de recherches limitées et orientées de manière politiquement partisane peuvent s'improviser, du jour au lendemain, politologues experts de la région des grands lacs, d'une part. Aussi faut-il noter que les étrangers se sont affublé ces titres parce que les intellectuels rwandais n'ont pas pu faire mieux en prenant le dessus dans les recherches y relatives, d'autre part. Jusqu'aujourd'hui, les rwandais doivent se référer aux oeuvres mises à jour par des historiens ou des pures et simples chercheurs académiques étrangers. Ce qui n'est pas mauvais, tout de même, mais laisse trop à désirer. Belges, Allemands ou Américains, ils ont beau être émminents professeurs dans des universités et instituts occidentaux, ils ne peuvent pas intrinsèquement appréhender le cas rwandais, tellement il est délicat et complexe. Les régimes qui se sont succédés au Rwanda ont tous été caractérisés par un excès de zèle politique propagandiste délibéré en leur faveur. Et tout cela couronné par une claire perception manichéenne entre les ethnies composant la société; les deux principales composantes s'arrogeant le droit absolu, voire même divin, de régner l'une sur l'autre. Certains mythes exprimant que l'une des ethnies était prédestinée à regner sans partage, et à l'autre de toujours tabler sur le droit de la majorité démographique pour diriger la nation. Nous nous retrouvons plus de 50 ans après la révolution de 1959, et le peuple continue à en souffrir les séquelles. Depuis cette époque jusqu'à la fin des années 80, les régimes hutu au pouvoir avaient fait une révision de l'histoire du Rwanda, et le civisme revenait à apprendre que les indépendantistes hutu des années 60 étaient des martyrs et héros de la lutte pour l'émancipation hutu contre une monarchie absolue tutsi qui avait assérvi la majorité hutu pour des siècles et des siècles. Et que partant, de droit, ou de devoir, la masse populaire hutu n'allait jamais permettre qu'une minorité tutsi régne sur elle. Dans la même lignée, on ne devait pas s'étonner du fait que des gens comme Léon Mugesera trouvaient  tout à fait naturel et normal d'aller jusqu'à réitérer leur appel à la masse hutu pour qu'elle se lévât comme un seul homme et se débarrassât de l'ethnie tutsi en la faisant retourner dans sa contrée d'origine, par une voie inhabituelle : la rivière Nyabarongo.  À l'école,  primaire ou secondaire, les tutsi de la diaspora étaient communément connus comme inyenzi, sous-entendu, ennemis de la nation. Même ceux qui ne savaient rien du pays. Du temps de Habyalimana, il était même considéré comme sémer la zizanie le fait de faire référence à son prochain comme"umututsi". Pour trouver du travail au sein des instances gouvernementales de souveraineté, les services de renseignement devaient d'abord faire un devoir "civique" fouillé et farfouillé pour se rassurer du fait que la personne candidate n'avait pas de liens avec des éléments de la diaspora. Alors, inutile de démontrer que les tutsis de l'intérieur du pays se sentaient même moins bien traités que les réfugiés hutu burundais, se sentant relégués au rang d'étrangers dans leur propre pays. Toute la vie sociale était politisée, les média servaient de canaux d'acheminement de propagande, et l'esprit du président fondateur du parti unique était omniprésent: à l'école, au marché, au travail, dans la rue, aux stades de football, et peut-être chez les devins et sorciers. Ici l'eglise n'avait pas manqué au rendez-vous, jouant son rôle d'"opium du peuple" en militant du côté du plus fort, défendant ses positions. Le régime du dictateur Paul KAGAME ne fait pas le contraire. Quand le régime de Habyalimana disait ouvertement que le Rwanda était surpeuplé et que toute démarche de rapatriement devait se faire individuellement- et pas question de rentrer en masse- celui de Paul KAGAME,  aujourd'hui, essaie par tous les moyens non orthodoxes de forcer les rwandais à rentrer au pays. Faisant semblant d'ignorer que ces gens se sont volontairement décideés à prendre la voie de l'exile, et ce n'est pas par force qu´'il faudrait les faire revenir. IL Y A ANGUILLE SOUS ROCHE. Les régimes qui se sont succédés après l'indépendance ont montré peu d'enthousiasme quant à la solution durable du problème rwandais. Il a été très facile de citer des méchanismes mis en place, en théorie. Mais la vérité en est qu'il n'y a jamais eu de volonté réelle. Et sans toute fois faire l'apologie de Habyalimana, cette position, dans le temps, était compréhensible....Justement, tout politiser, trouver un langage diplomatique acceptable et ne jamais passer à l'action pratique. Répondant à la question de Sixbert MUSANGAMFURA relative au fait que d'aucuns disaient que le régime HABYALIMANA n'avait pratiquement pas fait assez pour trouver solution à cette équation, le général major, lors de la conférence de presse avec les journalistes en 1992, s'était débattu pour répondre. Il s'était finalement contenté de faire observer que dire que le gouvernement n'avait rien fait pour trouver la solution n'était pas une vérité complète. Admettant implicitement que ses détracteurs avaient raison quelques parts. Il avait répété que tout réfugié voulant rentrer pouvait le faire, et que, d'ailleurs, il y en avait qui avaient passé par le canal officiel et légal pour rentrer. Au président d'exhiber une brochure: " arrêté ministériel numéro 232/04.09.01/14 du 7 juin 1974 relatif à la pièce d'identité prévue par l'article premier de l'arrêté présidentiel numéro 25/01 du 26 janvier 1966 portant mesures pour la réintégration des réfugiés" signé alors par KANYARENGWE Alexis , alors ministre de l'intérieur. Il avait fini par expliquer que le problème du retour au pays n'était qu'un bon motif pour attaquer le pays et s'emparer du pouvoir. D'après lui, le Rwanda avait subi des attaques de l'extérieur par les mêmes inyenzi depuis 1962, et qu'à ce moment là, il n'était pas du tout au pouvoir. Et que ces mêmes inyenzi revenaient avec une autre appelation, celle des inkontanyi. Et que cette fois là, ils étaient très forts car ayant occupé des postes importants au sein de l'armée du pays qui les avait hebergés. Le constat simple et déplorable en est que la position des régimes après l'indépendance a servi de bon motif politique, fortement médiatisé, et, fin des fins, cela s'était soldé par la chute du regime HABYALIMANA qui s'en était suivie. Aujourd'hui, 20 ans après la prise du pouvoir par le FPR, le régime en place à Kigali devrait être le mieux placé  pour être conscient que les problèmes non résolus ou auxquels on essaie de trouver de fausses solutions finiront, tôt ou tard, par sanctioner la chute du régime.Traiter les effets d'un mal n'est pas faire guerir le malade. La première et la deuxième guerre du Congo n'ont pas rémedié aux ennuis sécuritaires tant chantés par le régime dictatorial de Paul KAGAME. Quand ALIR était entrée en fusion avec les forces hutu basées à Kinshasa , les FDLR ont vu le jour. Malgré leur declaration officielle d'avoir mis un stop à toute résistance armée, les groupes descendant de l'ALIR continuaient à malmener certains coins de la région du Kivu. Au mois de mai 2011, il était question de désarmer les FDLR, et laisser à ses éléments le choix soit de retourner au Rwanda, soit de se voir deplacer vers le Maniema. Encore cela n'avait pas tenu. De son propre aveu, au cours de la conférence de presse , au Palais de la Nation, le 18 octobre 2011, à Kinshasa, le président Joseph KABILA avait reconnu que la tentative s'était soldée par un échec cuisant. La solution à cette équation socio-politique ne passera pas par le harrassement des éléments et des dirigeants des FDLR, ou le rapatriement forcé des réfugiés rwandais éparpillés dans les pays limitrophes, le Kenya, la Zambie, le Zimbabwe, ou l'Afrique du Sud. Une solution diplomatique et politique restera toujours l'idéal, mais peut-on être optimiste quant à une eventuelle perspective d'un accord sur un dialogue inter-rwandais? Je préfère être pessismiste sans toute fois jouer le négativiste, tout simplement parce que le régime du dictateur Paul KAGAME semble ne pas vouloir entendre aucun autre langage civilisé, seul peut-être celui des armes pourrait le ramener à céder à des concessions démocratiques. Mais, bon gré mal gré, aucun régime, aussi pire dictature qu'elle puisse être, ne peut durer éternellement, et chose regrettable, c'est toujours le peuple rwandais qui risque de payer cher.

 

 

Mayele Deogratias KAREGEYA

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